La réglementation actuelle applicable au suivi de la qualité des eaux de baignade date de 2008. Cela permet aujourd’hui d’analyser la situation avec un certain recul.
N.B. Cette réglementation a été présentée dans le numéro du Fil de la Rance d’octobre 2010.
Cette réglementation prévoit la réalisation d’un « profil de plage ». Il s’agit de caractériser la vulnérabilité propre à chaque lieu des eaux de baignade. Trois types de profil sont prévus ;
- Le risque de pollution n’est pas avéré
- Le risque de pollution est avéré, les causes sont connues
- Le risque de pollution est avéré, les causes sont insuffisamment connues
L’actualisation des profils prend en compte les résultats obtenus. En cas de qualité insuffisante le profil est actualisé tous les deux ans. Il l’est tous les trois ans en qualité moyenne et tous les quatre ans en cas de bonne qualité.
Des prélèvements sont effectués. Les paramètres bactériologiques pris en compte sont :
– Escherichia coli
– Entérocoques intestinaux
Le classement obtenu est « glissant » sur 4 saisons, avec au moins au moins 16 prélèvements. L’objectif est que toutes les eaux de baignade soient conformes pour la saison 2015.
Pour les eaux de baignade en mer, il y a actuellement, dans le département des Côtes d’Armor,
121 points de mesure, répartis sur 40 communes avec 141 plages et 106
profils de plages et 881 prélèvements ont été effectués.
76 plages sont d’excellente qualité, 36 de bonne qualité, 3 de qualité suffisante et 9 de mauvaise qualité.
Pour la Rance Maritime située en Côtes d’Armor, trois plages sont classées en « excellente qualité » : Langrolay (Le Roué) , Plouër (La Cale) et Pleudihen (Mordreuc). Celle de la Ville Ger à Pleudihen est seulement classée en « bonne qualité ». Nous allons rechercher les causes de cette différence de classement entre les deux plages de Pleudihen qui nous étonne.
Pour les eaux douces il est pris aussi en compte les cyanobactéries et les algues bleues qui sont susceptibles de provoquer des effets digestifs ou cutanés. Les opérations de comptage sont normalement bimensuelles. En cas de prolifération la fréquence est hebdomadaire.
En matière bactériologique les six plages d’eau douce des Côtes d’Armor sont d’excellente qualité. Par contre la plage de Glomel a été fermée à cause de la présence de cyanobactéries .
Ce suivi nous amène à nous
poser une question compte tenu de la spécificité des eaux de la Rance
qui sont saumâtres, surtout dans sa partie amont, située en Côtes
d’Armor :
Le suivi d’eau de mer est-il suffisant dans l’estuaire
de la Rance ou ne serait-il pas intéressant de compléter les résultats
avec un suivi de type eau douce ?
Par ailleurs l’IFREMER effectue un suivi portant sur les coquillages. Ce suivi donne une vision plus intégrée de la qualité des eaux dans l’ensemble de l’estuaire, et pas seulement basée sur quelques prélèvements.
La pêche et la consommation des coquillages de la Rance sont interdites durant certaines périodes. On peut donc en conclure que, malgré le classement en excellent qualité des eaux de baignade, les eaux de la Rance ne sont pas globalement de très bonne qualité.
Restons vigilants !